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Savoir se rendre vulnérable

On apprend très tôt à enfiler l’armure. Une bonne petite cuirasse bien épaisse, pour se protéger des aléas de la vie. Chez certains, cela pourra mener au point qu’ils se coupent de leurs émotions : la tête et le corps sont dissociés, et ils ne peuvent pas se fier aux signaux du corps, endormis par la volonté d’étouffer tout ce qui pourrait perturber le saint Mental. Chez d’autres, la protection se fait par le corps : on s’enveloppe d’une couche protectrice qui a pour but inavoué d’amortir les coups de la vie. On a tous ces réflexes pour éviter les chocs et slalomer entre les brutalités de l’existence…


Mais à quel prix ? On se retrouve un jour dans une relation de couple, et on ne sait plus ce qu’on veut pour soi, on n’arrive plus à faire la part entre ce que l’autre demande et ce que l’on est prêt à donner. La cuirasse empêche le dialogue, on ne veut pas trop donner, mais on se perd dans ce jeu où l’échange devrait guider la donne. Ou alors on est au travail, et là, pas question de montrer la moindre faiblesse, il faut garder indemne l’image que l’on veut offrir aux collègues, au patron. Là aussi, une forme de mensonge est véhiculée dans les échanges, on se trompe d’abord soi avant même les autres.

En famille, même topo. On joue souvent un rôle, décerné de façon subtile et inconsciente par les parents au premier chef, mais cela peut venir d’ailleurs. On tient à garder cette place, qui nous a été attribuée sans qu’on ait eu notre mot à dire.

Il y a enfin tous les autres contextes où l’on se garde bien de montrer qui l’on est vraiment. De peur du rejet, de l’abandon, d’être jugé…


Et on finit par se perdre soi-même dans ce méli-mélo de personnages qui nous ressemblent de près mais le plus souvent de loin. La cuirasse tient dans ces rôles que l’on endosse sans le savoir, en oubliant de rester simplement authentique.


Il y a une autre histoire. Une histoire qui se joue lorsqu’on a décidé que l’on voulait être soi, fidèle à la personne unique que nous sommes. Cette personne-là se cherche et, quand elle est trouvée, elle permet enfin de se montrer dans toute sa vulnérabilité. Car ici on touche à l’intime, au but ultime de la relation : le fait d’être vrai, sincère, authentique avec l’autre. Sans cela, l’échange est floué, le dialogue tronqué, et l’on n’offre à l’autre qu’une vague image qui ne rappelle que vaguement l’original. Ce cheminement vers la faille, la vulnérabilité, il est possible et il appelle la vie plus sûrement que tous les rôles que nous jouons à notre insu. Se trouver, dans ce sens, signifie apprendre à se connaître, dans ses lumières et ses ombres. Sentir ce qui nous anime, ce qui nous attire et nous révulse, ce qui nous fait chanter et ce que l'on ne veut pas pour soi... Cela permet, un beau jour, de se savoir assez fort pour se rendre fragile devant l’autre, accepter de se laisser blesser, mais aussi aimer, et aimer tel que l’on est, pas la pauvre image lointaine que l’on voulait montrer de soi. Être authentique, c’est ce qui rend heureux ! Et puis, comme le disait avec humour Oscar Wilde : « Soyez vous-même… tous les autres sont déjà pris ! ».


Alors pour 2022, une autre vie est possible. Une vie où l’on est plus proche de soi, dans ses forces et ses faiblesses, en toute transparence. Cela suppose d’avoir vaincu les peurs, d’avoir travaillé sur les 5 blessures (trahison, abandon, rejet, injustice, humiliation), d’avoir appris à lâcher prise, d’écouter les signaux du corps et d’en faire une boussole personnelle… Tout un travail qui rend plus fort, plus construit, plus aimant… C’est tout ce que je vous souhaite !


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