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Le deuil de l'ancien moi


Réaliser un changement en soi est un processus qui peut être lent ou rapide, selon les circonstances et la capacité de chacun à intégrer de nouvelles habitudes. N’importe. Le résultat est toujours surprenant : la spasticité du cerveau fait en sorte qu’une fois le processus enclenché, on parvient à devenir différent, à baser ses comportements sur d’autres données, d’autres manières d’être…

Je le vois chez mes patients jour après jour : les changements intégrés se manifestent alors, tangibles, et permettent à la personne d’être plus sereine, plus à même de gérer des situations qu’elle échouait jusque-là à maîtriser, de faire face avec adaptation et tranquillité à des difficultés, à voir dans les chocs de la vie des opportunités, et non plus ces obstacles insurmontables qui se dessinaient auparavant en permanence dans leur quotidien…


Il reste que ces modifications profondes, qui s’apparentent à l’installation d’un nouveau programme informatique dans un ordinateur, requièrent de la part du patient beaucoup de ténacité, de courage et, surtout, de persistance… Je suis passée par là ! Je sais combien il peut être désarmant de voir la même situation jugée négative depuis toujours comme une occasion de grandir ! Comme il peut être déstabilisant de faire face à une difficulté en changeant soudain d’attitude : accueil, acceptation, en lieu et place des résistances et de la colère que l’on manifestait depuis toujours quand les choses n’allaient pas dans le sens souhaité… Mais c’est encore le plus facile. Car le plus compliqué, dans le processus de changement, à mon sens, c’est le deuil.


Le deuil, dans le travail sur soi, intervient lorsque l’inconscient réalise (parfois très tôt dans le processus, d’ailleurs) qu’il va falloir laisser derrière une partie de soi. Changer en profondeur, cela signifie qu’une autre version de soi voit le jour, qui oblige fatalement l’ancien moi à laisser la place ! Cela ne se fait pas sans douleur… C’est un véritable deuil à faire. Et, comme tout deuil, il s’accompagne d’émotions fortes comme la colère, la tristesse, la peur… Il faut pouvoir accepter ces émotions, les accueillir, comme on accueille l’enfant qui pleure soudain et qu’on veut lui manifester de l’attention, de l’empathie. Cette étape surprend souvent les patients qui la traversent, ils ne s’y attendent pas. Souvent, ils la prennent comme un retour en arrière : « j’avais fait le chemin, je pensais que c’était acquis, et voilà que je retombe dans les vieux schémas ! ». Non, en réalité, il s’agit simplement d’un sursaut de l’ego qui peine à voir partir l’ancien moi… Rien de négatif, au contraire ! Mais il faut savoir que ces moments existent, et qu’il faut pouvoir leur faire une place !


L’issue de ce cheminement intérieur, c’est la liberté… Lorsque le deuil de l’ancien moi est réalisé, un espace s’ouvre en soi pour accueillir et fêter le nouveau moi. Cette version de nous qui ne demande qu’à s’exprimer, et qui est un peu plus proche de la personne que nous sommes profondément ! Nous pouvons alors nous appuyer sur les nouveaux comportements que nous avons travaillé à faire apparaître : être plus à l’écoute de soi, savoir s’affirmer dans la relation, se faire confiance, etc. Comme tout est plus simple alors ! On gagne en liberté, et la conscience de notre pouvoir sur nous-même s’affermit. Nous avons une preuve que nous sommes capables de réaliser les changements nécessaires à notre libération intérieure ! C’est tout le bonheur que je vous souhaite… Si, dans ce pèlerinage vers vous-même, vous rencontrez ces moments de doute, de flottement indécis, de deuil puissant, faites-vous confiance et restez certains que vous êtes simplement en train d’intégrer les changements souhaités ! Loin d’être un signe négatif, c’est juste la preuve que vous êtes en train de faire le travail, et qu’il se déroule parfaitement bien !

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