Mercredi 9 décembre
L’inconscient : à quoi ça sert ?
Imaginons que la pensée soit représentée comme un iceberg, avec une face émergée, toute petite, et une partie immergée immense. L’inconscient, c’est ce qui existe sous la surface de l’eau. C’est cet immense terrain de jeu où se joue tout ce qui va créer les pensées conscientes, à la surface. Et cet endroit magique, imaginaire, passionnant, est le lieu de tous les fantasmes, toutes les idées premières qui naissent et pourront peut-être, à un moment donné, passer à l’étage du dessus. Ce magma d’idées repose sur une intrication complexe de concepts, de morceaux de notre histoire, qu’elle soit personnelle, familiale, collective… De là sont issus les schémas qui dirigent notre vie à notre insu, les règles non inscrites qui orientent nos décisions, les lois silencieuses qui nous imposent des comportements que nous subissons sans savoir les expliquer.
En soi, l’inconscient n’a rien de particulièrement positif ou négatif. C’est principalement notre interprétation qui le teinte de ces couleurs subjectives. L’inconscient est seulement le réceptacle de ces jours, années, millénaires de projections qui ont survécu à des générations de vécu et nous sont transmises, telles quelles.
La seule manière dont nous pouvons apprendre de cet immense réservoir à idées, c’est de lui faire une place. C’est la première étape pour l’apprivoiser un tant soit peu. Cela consiste simplement à reconnaître son existence et l’influence qu’il peut avoir sur nos vies à tout moment. Ainsi, les actes manqués sont des manifestations de cet inconscient indomptable, tout comme les intuitions, les rêves et les schémas répétitifs qui parfois nous contraignent dans des scénarios sans fin…
Deuxième étape, apprendre de cet inconscient est primordial. Et pour cela, il ne faut pas hésiter à faire feu de tout bois. Ce qui signifie que, pour chaque événement qui ne va pas dans notre sens, il faut s’interroger sur les blocages mentaux que nous pouvons avoir développés et qui peuvent manifester sur notre chemin des obstacles, des incompréhensions, des murs qui semblent infranchissables… Pour apprendre de ces événements que nous n’avons pas souhaité voir se manifester, il faut ainsi pouvoir être un observateur attentif, sans nous juger pour ces « faux pas » que nous n’avons, la plupart du temps, pas anticipés… C’est le principe même du sabotage, par exemple : persuadés (pour des tas de raisons) d’être un imposteur, nous nous « arrangeons » pour détruire toute tentative de briller, de réaliser les projets qui nous tiennent à cœur… La croyance « je suis un imposteur, je n’ai pas ma place dans ce monde » va entraîner, contre notre volonté consciente, des événements qui vont renforcer cette croyance. La boucle est bouclée !
Alors pour sortir de ces schémas destructeurs et mortifères, il faut être capable de relire nos actions, notre passé, avec cette vision que l’inconscient a fait ce que nous lui avons, sans le savoir, demandé…
Dernière étape, la reprogrammation. Votre mission ici, si vous l’acceptez, sera de refaire votre histoire, de réviser ce cheminement que l’inconscient faisait à votre place. La conscience est ici un moyen de refaire la route, selon ce que vous souhaitez vraiment. Bien sûr, cela suppose que vous sachiez ce que vous voulez… Là encore, l’inconscient va vous guider : il sait, lui, ce que vous portez en vous de désirs et de rêves. Mais une boussole à votre portée, c’est le corps ! Votre corps réagit aux idées qui vous enthousiasment, et celles qui vous abattent. Comme lorsque vous vous trouvez face à une personne inconnue : selon que votre ventre se tord et fait des nœuds devant quelqu’un de toxique, ou qu’il exulte et frémit devant une personne positive et dont vous sentez l’énergie, vous avez là un décodeur fabuleux ! La même chose vaut pour vos idées, vos souhaits. Selon la réaction de votre corps lorsque vous évoquez tel projet ou tel autre, vous saurez à quoi vous en tenir… La joie est ici un puissant moyen de savoir si vous êtes sur la bonne voie : lorsque vous pensez à un projet à réaliser, est-ce que cette évocation suscite en vous une joie profonde qui n’a pas besoin de s’autojustifier ?
Une fois que vous savez ce que vous aimeriez voir dans votre vie, vous pouvez alors analyser précisément les croyances qui se mettent en travers de votre chemin. Si votre rêve est de devenir chanteur, et que votre croyance, c’est qu’en chantant, vous faites venir la pluie plus sûrement qu’un troupeau de nuages… vous avez sabordé d’emblée votre projet ! Alors que remettre en question cette croyance, c’est reposer les règles du jeu. C’est aussi envisager une autre suite à cette aventure : en prenant des cours, en osant porter votre voix, en acceptant de faire des petits pas de bébé… Vous changez, insensiblement, les discours intérieurs qui autrefois vous poussaient vers le bas. Il s’agit de changer définitivement le disque, le programme qui jusque-là vous immobilisait… Cela est possible, jouable et même assez simple. Sur un plan neurologique, il s’agit juste de créer un nouveau schéma neurologique, un sentier que votre cerveau n’avait pas l’habitude de prendre mais que vous décidez de tracer désormais. Il faut 21 jours à ce cerveau pour intégrer une nouvelle habitude. Alors au boulot !
En hypnose, pour un problème donné, on va ainsi rechercher systématiquement les causes d’une émotion, d’une croyance bloquante, d’une croyance limitante. Il s’agit pour vous d’identifier avec précision ce qui, dans votre histoire ou dans l’inconscient, a créé sur votre chemin le panneau « stop » qui vous empêche d’avancer. Une fois identifié, l’hypnose, par le biais de la transe hypnotique (un état de relaxation profonde), va vous permettre de changer le disque, de refaire l’histoire pour enlever celle dont vous ne voulez plus et en mettre une autre à la place qui est porteuse de vie, de créativité. Vous pouvez alors avancer sur votre chemin de vie avec cette conscience que l’avenir tout entier vous appartient. Vous savez désormais le pouvoir que vous avez de redéfinir les cartes de votre existence selon ce que vous avez besoin de faire apparaître…
Comments