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Hypersensible

Hypersensible


Qu’est-ce que l’hypersensibilité ? Imaginez une personne qui se fait larguer en plein désert de la Sibérie en maillot de bain durant l’hiver. C’est exactement ça : être hypersensible, c’est un peu comme être sans aucune protection dans l’existence. C’est cette mise à nu permanente qui ne permet pas à la personne de développer cette couche protectrice qu’ont la plupart des gens face aux événements de la vie… Cela donne une réaction émotionnelle démesurée à des petits chocs que d’aucuns jugeraient anodins ou sans importance. C’est la vallée de larmes face à un film émouvant, là où une majorité de personnes se contentent d’avoir une vague émotion de tristesse. C’est la colère intense devant une injustice qui laisse indifférent le commun des mortels. Ou l’empathie la plus profonde lorsque la personne hypersensible écoute un ami en peine. C’est comme si, à la naissance, on l’avait privée de cette protection invisible qui fait que l’existence est comme temporisée, adoucie par une distance naturelle dont sont dotés la plupart des gens. Chez un(e) hypersensible, rien de tout cela. Pas de filtre tampon pour absorber les chocs - positifs ou négatifs - envoyés par la vie. Juste la peau et l’âme à nu, qui se crispe au moindre courant d’air et réagit au quart de tour. Alors comment faire avec ce qui ressemble fortement à un boulet, dans la vie ? Parce que les autres ne comprennent pas qu’on frôle des abîmes de tristesse devant un chien en train de mourir, ou qu’on se mette en guerre contre le gars qui harcèle son collègue devant tout le monde ?


D’abord, reconnaître que l’on est ainsi est un pas considérable, qui demande un vrai courage et beaucoup d’introspection. On a toujours eu les indices sous le nez, mais on n’a parfois pas eu la volonté de lier les points pour regarder le dessin que cela donnait…


Si on y arrive, vient alors la deuxième étape : l’acceptation. Accepter d’être hypersensible, c’est s’autoriser à être à fleur de peau en permanence, et tenter de se créer par soi-même les conditions d’une vie plus apaisée. En enlevant de son paysage affectif les personnes toxiques, et celles qui ne nous respectent pas. En ne s’exposant pas à la violence qui, chez nous, prend des proportions bien vite insupportables. En s’épargnant de l’énergie en n’allant plus dans ces endroits où l’on se sait en fragilité sans qu’il y ait aucun bénéfice à en tirer.


Dernière étape. La résilience. C’est la capacité à faire naître du positif d’une situation qui ne semble pas l’être a priori. Il s’agit ici de tirer parti de ce qui est en réalité une vraie chance. Car être sensible au monde de cette façon, c’est avoir des antennes supersoniques qui nous permettent de percevoir une foule de sensations et d’éléments que beaucoup de gens ne sentent pas. C’est savoir se brancher sur les émotions de l’autre sans avoir besoin d’un décodeur. En l’absence des filtres habituels qui tempèrent les réactions émotionnelles, l’hypersensible sait reconnaître que quelque chose cloche si elle (il) a appris à écouter ses sensations physiques et ses émotions.

Une sorte de boussole intérieure qui oriente immédiatement les actes, à partir d’une intuition formidable guidée par cette perception des émotions. C’est une force peu commune qui lui permet d’être présent au monde, éveillé à ce qui vit et à ce qui se ressent. Si elle écoute cela en elle, la personne peut exploiter ce qui n’est rien de moins qu’un don et se brancher sur ce « superpouvoir » pour l’offrir aux autres. Hypersensible, donc hyperpuissant !


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