L’amour de soi ne s’improvise pas, il se cultive comme un jardin, un petit jour à la fois. Cela devrait être une priorité absolue pour chacun, car il y a une certitude dans cette vie : la seule personne avec qui nous sommes certains de passer le restant de nos jours, c’est nous-même !
Alors autant que le voyage soit le plus agréable possible, et pour cela, entretenir avec soi une relation saine, pleine d’amour et de bienveillance, semble incontournable…
Pour devenir à ses propres yeux une personne aimable et qu’on a du plaisir à fréquenter, voici quelques idées que j’ai pu tester et qui m’ont été inspirée au fil des rencontres et des lectures que j’ai pu faire…
Point 1 - Se mettre au centre
On considère souvent que se faire passer en premier dans sa vie est un signe d’égoïsme. Pourtant, se donner à soi la première place devrait être simplement sain et naturel. Cela signifie juste que nous devenons notre propre priorité, avant de nous focaliser sur les besoins des autres. Prêter attention à ce dont nous avons besoin, à nos désirs, à ce qui nous met en joie, nous fait briller et répond à nos aspirations est absolument nécessaire pour une vie qui a un sens pour nous. Trop souvent, par besoin de plaire et d’être aimé (en réaction à la blessure d’abandon ou de rejet), nous devenons perméables à ce que nous pensons que les autres veulent que nous fassions et nous nous conformons à cela. Sans comprendre qu’en faisant cela, c’est nous que nous abandonnons… Alors recentrons-nous sur la personne que nous sommes, et faisons passer notre vie avant celle des autres : c’est la nôtre après tout ! Personne ne pourra la vivre à notre place !
Point 2 – Prendre soin de son corps
Le corps est l’enveloppe de l’âme, de la conscience et, à ce titre, mérite d’être respecté et honoré. Il est d’une puissance immense, même si nous peinons souvent à reconnaître à quel point il est merveilleusement bien conçu… Ayons de la gratitude pour sa résilience et la manière dont, par les maux qu’il exprime, il oriente le travail que nous avons à faire sur nous pour guérir… sur tous les plans ! Prendre soin de son corps est une forme d’amour de soi, et il convient d’apprendre ce qui lui permet de vivre au mieux de ses capacités. Avec la bonne quantité de sommeil et d’exercice, une alimentation adaptée à ses besoins. Il faut retenir que les neurones du système digestifs sont affectés par le microbiote intestinal : nourri par le sucre, il entraîne des comportements dépressifs, et entretenu par une alimentation saine (à base de fibres, de légumes, de fruits, etc.), il contribue à une santé mentale bien plus solide et équilibrée… La sécrétion de sérotonine est notamment influencée par le microbiote…
Point 3 – Prendre soin de son cœur
L’enfant en nous a été blessé, il a vécu des choses difficiles, même avec les meilleurs parents du monde. Car la vie est un apprentissage, et la vivre nous condamne à heurter des murs, dépasser des obstacles, surmonter des peurs… Affronter ces difficultés, consoler l’enfant, est indispensable. Il faut apprendre à accueillir les parts d’ombre, et célébrer les parts de lumière. Englober toutes les parties de son être pour réaliser que nous sommes à la fois des personnes uniques, débordantes de ressources, et aussi des êtres reliés entre eux et qui sont interdépendants : lorsque l’un s’élève, tous les autres sont affectés positivement par ce nouvel équilibre, cet élan. Nous avons besoin de faire ce travail de réconciliation avec nous-même si nous voulons arriver un jour à embrasser toutes les parties qui nous constituent. C’est le chemin incontournable pour, ensuite, parvenir à accepter les autres tels qu’ils ont besoin d’être.
Point 4 – Prendre soin de son tissu relationnel
Ayant beaucoup travaillé avec des personnes ayant des maladies chroniques, j’ai pu constater à quel point les relations ont un impact majeur sur la santé. Une bonne hygiène relationnelle passe par un travail sur soi. Cela suppose de s’entraîner à comprendre le point de vue de l’autre avant d’avoir le réflexe de le juger, que l’on connaisse les mécanismes de la relation (la communication non violente – CNV – est un outil puissant pour cela), et que l’on ait développé avec soi une relation suffisamment posée pour absorber les frictions inévitables causées par les autres. Surtout, il faut comprendre que les autres ne sont qu’un miroir qui reflète qui nous sommes : au lieu de tirer sur la personne qui vous parle mal et vous manque de respect, il importe de comprendre que c’est à nous-même que nous manquons de respect, l’autre n’étant ici qu’un révélateur. Cesser de tirer sur le messager semble être une priorité ! A nous de faire le travail sur nous pour pouvoir ensuite avancer vers l’autre.
Point 5 – Faire respecter ses limites
Très souvent, par peur de déplaire, parce qu’on est pris dans des schémas qu’on nous a transmis, par crainte de finir tout seul… nous laissons les autres nous manquer de respect, ou transgresser nos limites intérieures ou physiques. Notre intégrité n’est pas négociable. Il est indispensable d’apprendre à s’écouter, de définir quels sont nos besoins, et de les faire respecter coûte que coûte. Ce n’est qu’à ce prix que nous cesserons d’en vouloir aux autres de ne pas respecter ces limites que nous n’avons pas eu le courage de verbaliser ! En définissant ce qui compte pour nous, ce que nous ne pouvons pas négocier (le respect de notre intégrité physique, de nos besoins physiologiques, de notre besoin d’authenticité, d’harmonie, etc.), nous nous offrons une chance de fonctionner selon les règles qui décrivent la personne que nous sommes. Et c’est à nous et nous seuls de fixer ces règles et de les imposer ! Apprendre à dire non simplement, de manière assertive, s’apprend et peut changer les relations que nous avons avec nous-mêmes et avec les autres (merci la CNV !)
Point 6 – Introduire un poil de discipline
Tout changement nécessite un travail intérieur qui demande la mise en place de certaines habitudes. Il convient déjà de faire le point sur celles dont nous voulons nous défaire : le fait de se plaindre continuellement, l’addiction au sucre ou à la clope, la victimisation intempestive, la focalisation sur le négatif… Comme je le dis souvent à mes patients : si vous semez du négatif, que pensez-vous qu’il va pousser… Du négatif ! En inversant la tendance, nous nous offrons une vie plus belle et plus saine, qui est à notre portée et qui peut être modifiée par nos soins à l’envie ! Cela suppose un entraînement à de nouvelles habitudes, avec discipline et détermination, mais surtout bienveillance ! Elle est indispensable pour accueillir les petits pas de bébé, les micros échecs qui viennent baliser ce parcours vers la meilleure version de vous que vous appelez dans votre vie. Un jour à la fois, on peut s’entraîner ainsi à passer du temps seul avec soi, à prendre soin de son corps, à améliorer ses relations avec les autres…
Point 7 – Sortir de sa zone de confort
Le petit ego est comme un personnage défini par vos expériences, ce qu’on a pu dire de vous, vos croyances, etc. Ce n’est en aucun cas ce qui vous définit, mais c’est une sorte d’image mentale que vous maintenez malgré vous, tant que vous n’êtes pas conscients de sa présence à vos côtés. Pour maintenir son influence sur votre conscience, le petit ego veille à vous faire rester le plus possible dans votre zone de confort, dans vos habitudes, même si elles sont malsaines ou délétères. Il veut à tout prix maintenir les choses telles qu’il les connaît, car il déteste surtout l’inconnu. Pour se libérer de son emprise, il convient d’apprendre à l’observer (la méditation est un outil formidable pour cela, mais pas le seul). Et pour s’entraîner à ne plus en être la proie, sortir de la zone de confort est précieux… Cela consiste à faire ce qui est pour nous inconfortable, afin d’apprendre à ne pas nous laisser limiter par ces croyances que l’ego entretient… Quelqu’un qui a des tendances à la dépendance affective peut ainsi s’entraîner à passer du temps seul(e) et apprendre à être bien dans la solitude. Quelqu’un qui a un type d’attachement évitant pourra à l’inverse tenter de s’engager, pour faire l’expérience de quelque chose qui lui faisait peur et dont il peut désormais apprendre.
Point 8 – S’autoriser à être heureux !
Cela semble tellement évident… Pourtant, nombreuses sont les limitations que nous mettons en place dans notre vie pour correspondre à des croyances inconscientes que nous avons formées au cours de nos expériences, ou qu’on nous a transmises. Il convient de prendre conscience de ces barrières invisibles qui nous empêchent d’avoir pour nous-même l’ambition et l’audace qui nous permettraient d’avoir la vie qui nous fait rêver. Une fois que nous avons identifié ce qui nous freinait dans notre élan, en s’entraînant tranquillement à dépasser nos peurs, nous pouvons apprendre à définir des limites toujours plus lointaines à notre créativité, nos désirs, nos envies ! En s’autorisant à être heureux, sereins, libres, nous aidons les autres à se libérer eux aussi, nous devenons inspirés et inspirants, et nous pouvons enfin briller, ce qui est très contagieux. Le monde a besoin de cela !
Point 9 – La gratitude…
Une clé du chemin vers soi consiste à devenir conscient de tout ce que la vie nous offre en permanence et qui contribue à notre bonheur. Qu’il s’agisse de conditions matérielles (un toit au-dessus de la tête, de la nourriture en quantité suffisante, etc.), de relations positives autour de nous, de la santé du corps et de l’esprit (et célébrons ce qui va bien, même si nous sommes malades !), d’un rayon de soleil sur une feuille de chêne ou d’un sourire croisé dans la rue, il importe d’ouvrir les yeux sur ces cadeaux, grands et minuscules. Là aussi, des remerciements quotidiens nous permettent d’être en résonance avec la vie dans ce qu’elle a de plus beau et de plus précieux. C’est saupoudrer de positif un moment présent perpétuellement habité par le vivant et par l’amour. A le voir partout, on finit par s’en imprégner, et ce constat nous fait réaliser que tout est déjà là… Il suffit d’en être conscient. Enfin…
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